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La Famille Bayvet

 

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  736 pages, 210*297 cm, couleur, comportant plus de 250 illustrations et de nombreux tableaux généalogiques.

A la suite de la parution en 2004 du livre La Famille d’Achille Tenaille de Vaulabelle (1799-1879), un ministre pionnier de l’Education nationale, livre dans lequel figure Thibaut Bayvet, M. Michel Bayvet a souhaité que j’élabore un ouvrage sur sa famille. Le Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne d’André Delavenne, ne donne qu’une page bien lacunaire sur la famille Bayvet, rien dans le Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle de Chaix d’Est-Ange. La chasse aux informations est bien mince ! C’est pour répondre aux demandes de M. Patrick Regnault de Beaucaron que j’accepte de rencontrer M. Michel Bayvet afin d’envisager la faisabilité d’un tel ouvrage. De prime abord, M. Bayvet tient à me rassurer, il possède des archives importantes et il est à la tête d’une société familiale ayant pignon sur rue. M. Patrick Regnault de Beaucaron s’engage également à fournir de la matière archivistique supplémentaire concernant leurs aïeux communs établis sur l’île de la Réunion (anc. île Bourbon). Passionné par l’histoire des entreprises familiales, créant à ce moment là ma propre société, j’accepte alors ce premier contrat. A l’occasion d’un second rendez-vous, je rencontre les fils de M. Michel Bayvet. La structure de l’ouvrage se dessine à la suite de ce nouvel entretien. En effet, Cyril et Thibaut Bayvet, tous deux associés dans le cabinet d’assurances familial, ont des attentes bien définies mais différentes. Le premier désire connaître les origines de sa famille tandis que le cadet aimerait avoir connaissance de cousinages avec des personnes vivantes. Fort de ce constat, je propose à M. Michel Bayvet un ouvrage répondant aux attentes de chacun. En remontant les quartiers d’ascendance de monsieur et de madame Michel Bayvet, je détermine 32 chapitres qui commenceront, autant que nous pourrons le faire, avec une brève présentation des origines de la famille concernée. Malheureusement, la matière vint vite à manquer et c’est vers les archives publiques que je me suis tourné afin de compléter ou de vérifier les éléments contenus dans les archives privées. En effet, les éléments manuscrits doivent impérativement trouver une référence publique, sauf s’il s’agit de duplicatas de documents publics. En outre, afin de compléter les quartiers d’ascendance et pour établir les parentés, il m’a fallu effectuer un large dépouillement au sein des archives départementales de plusieurs départements. De nombreuses archives départementales ont depuis mis à la disposition du public leur archives numérisées en ligne, les lecteurs pourront facilement retrouver les actes en consultant les références.

  Mais revenons à l’ouvrage et laissons Alain Plessis nous parler dans son étude Régents et gouverneurs de la Banque de France sous le Second Empire de « la » figure de cette famille, « le censeur François Pierre Baÿvet est le fils aîné d’un marchand meunier de Gif-sur-Yvette. Deux de ses oncles paternels ont été marchands épiciers à Paris. Par ses ascendants, par tout son environnement familial, il appartient à un milieu de commerçants aisés, mais sans notoriété particulière. » En fait, nos travaux sur la famille Bayvet et sur les ancêtres et parents de M. Michel Bayvet nous amènent à la rencontre de la haute bourgeoisie, le plus souvent parisienne. La plupart des familles se sont élevées dans le commerce ou par des fonctions électives sous la Révolution française à l’exemple de la famille Bayvet suivant en cela le schéma présenté par le professeur Eric Anceau dans son ouvrage Les Députés du Second Empire. Prosopographie d’une élite du XIXe siècle. Parmi les aïeux et parents de M. Michel Bayvet, nous trouvons des industriels, des commerçants actifs et besogneux. La majeure partie des familles étudiées a connu un rayonnement social important en 1848 ou 1870. Les descendants contractent des alliances parmi la haute bourgeoisie et la noblesse influente. Cet ouvrage est particulièrement intéressant car nous observons concrètement comment et en fonction de quels choix des familles modestes, parfois illettrées, ont changé de statut social pendant et après la Révolution française. Nous voyons comment ces familles consolident leur influence ou leur fortune au milieu du XIXe siècle. Enfin parvenues, elles se fondent à l’élite française à la fin du Second Empire. Nul doute que pour beaucoup d’entre elles, arrivées aux marches du pouvoir, un anoblissement aurait couronné cette ascension sociale. Quelques rares familles, tout en soutenant l’Eglise de leurs deniers, accepteront de recevoir des titres pontificaux qui étaient jusqu’à cette époque largement distribués auprès des rejetons de la noblesse française, notamment auprès des vétérans de l’expédition de Rome (1849) et de leurs proches parents. Mais si l’anoblissement est recherché par beaucoup, peu des familles rencontrées dans les ascendances de monsieur et de madame Michel Bayvet s’en préoccupent. En effet, nous trouvons plusieurs familles qui agrégées à la noblesse au XVIIe siècle, voire nobles d’extraction, ont connu la dérogeance et se sont faites oublier lors des Grandes Recherches sur la noblesse, organisées sous Louis XIII et Louis XIV. Retrouver un statut social et une position financière semblent plus importants que le seul statut juridique du gentilhomme. Il ne faut ni oublier comment ces familles se sont élevées, ni comment elles ont traversé les aléas historiques de cette période. Pouvaient-elles se permettre de se déclarer pour un régime sans compromettre leur ascension fragile et récente ? Certes non. Enfin, le XIXe siècle est celui des apparences, des vanités. De plus, il est souvent préférable de rester tranquille dans ce siècle instable et d’atteindre lentement mais sûrement le statut social de notable en province, plutôt que de se perdre à Paris. Sauf pour ceux en pleine réussite qui, une fois arrivés à la capitale, voient leur fortune décupler (Bayvet, Griffeuille, Laveissière, etc.). Un changement de statut social s’accompagne généralement d’une mobilité géographique. L’exemple des familles auvergnates est très intéressant à ce titre. Mais pour entrer un peu plus dans le sujet, l’exemple donné par la famille de Guirard l’est à plus d’un titre. Les déplacements de La Panouse vers Millau, vers Cassaniouze, vers Paris s’accompagnent systématiquement d’un changement de statut ou trahissent une évolution professionnelle, financière. La profession de receveur ou percepteur des contributions a favorisé ces changements et (r)établi une position pour de nombreuses familles étudiées (de Guirard de Montarnal, Fabre, Rabéjac, etc.). Puis, viennent d’autres facteurs favorisant l’ascension sociale de ces notables lettrés : les grandes écoles. Sous l’impulsion de la IIIe République, les Grandes Ecoles forment de nouvelles élites. L’Ecole centrale séduit dès ses débuts un membre de la famille Bayvet. Nous trouverons également de nombreux élèves de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr parmi les descendants. Les sociétés d’encouragement et philanthropiques permettent également par la publication des expériences une accélération de la diffusion des connaissances nouvelles. Le raffineur Bayvet n’hésite pas à donner l’exemple en publiant ou permettant la publication de ses tentatives d’amélioration des procédés de distillation. L’entrepreneur est également un homme social. L’exemple est donné avec Léon Harmel et les divers courants utopistes ou saint-simonien. Nous sommes ici dans le domaine d’étude de prédilection du professeur Dominique Barjot, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-IV (Sorbonne), spécialiste de l’histoire économique de la France au XIXe siècle. Cet ouvrage nous permet de mieux comprendre comment se sont constituées de solides entreprises familiales françaises (Bayvet-Basset, Bricard, Cartier, Chuchu-Decayeux, Lefranc, Simonnot-Godard, Jeancourt-Galignani, etc.).

  Les archives restent donc le socle de nos recherches. Premièrement les archives privées sont de qualité inégale. Elles donnent des pistes intéressantes pour les seuls actes originaux. Beaucoup de travaux généalogistes amateurs recèlent trop d’erreurs, étant le fruit de compilations successives. Il est donc important de les confronter aux sources publiques. Les archives publiques ont été largement utilisées pour établir cet ouvrage. Les archives du Service historique de la Défense nous livrent le parcours d’officiers de carrière mais également nous permettent d’apprendre comment certains de nos aïeux ont subi les épreuves terribles des différentes guerres. Ces dossiers sont également riches en renseignements divers, fourmillant de pièces d’état civil ou notariales, de courriers, etc. Bien entendu, la principale source fut celle de l’état civil. Les registres paroissiaux et les registres d’état civil permettent d’aller à la rencontre de nos aïeux. Nous découvrons leur domiciliation, leur profession, nous faisons connaissance de leurs amis et proches parents. Les personnes mentionnées dans ces actes sont autant de pièces permettant la reconstitution de ce puzzle virtuel. Les actes de mariages sont les plus intéressants car ils renferment également des éléments concernant les dates de naissance, les mentions d’éventuels contrat de mariage. Ces derniers sont forts utiles pour connaître la position sociale et financière d’un individu. Son patrimoine ou ses espérances d’héritages sont clairement établies. La difficulté majeure reste de savoir où trouver ces actes. En effet, un changement de situation (maritale, professionnelle) entraîne le déménagement d’une famille. Dans une moindre mesure, cette situation était aussi vraie aux XVIIIe et XIXe siècles. De nos jours, la mobilité géographique est accélérée du fait des études, des changements d’activités professionnelles, etc. La difficulté principale qui se présente depuis plusieurs décennies est l’éclatement des familles, les familles recomposées ou simplement l’absence de cellule familiale officielle avec les naissances hors mariage. Cette évolution sociétale n’est pas encore décelable à l’état civil car nous n’avons pas accès aux actes de moins de 75 ans. Je suis donc tributaire des familles. Nous avons pris contact avec la plupart des familles concernées à l’issue du travail préparatoire en archives afin de mener les descendances à nos jours. A part quelques exceptions, bien rares il faut le reconnaître, les familles ont largement accepté de transmettre documents et illustrations. Nous avons choisi de respecter les souhaits de chacun en ne publiant pas toujours l’intégralité de l’état civil. Plutôt que de rien mettre, nous avons choisi l’alternative de mettre des blancs afin que l’intégralité des renseignements soit donnée par les familles concernées. Ce choix s’étant également élargi aux dates incomplètes antérieures à 75 ans. Les chercheurs et curieux pourront compléter à loisirs les éléments manquants. En effet, il est important de signaler que cet ouvrage est avant tout l’ouvrage de chacune des familles mentionnées. Il faut donc garder une certaine interactivité pour que chacun fasse sien cet ouvrage. Pour aiguiller et permettre une certaine homogénéité, nous avons transmis aux familles une fiche de renseignements essentiellement en rapport avec leur état civil. Cependant, un espace permettait de laisser des souvenirs sommaires ou plus développés en fonction des souhaits de chacun. La possibilité de transmettre des illustrations était également possible. Les résultats sont aléatoires en fonction des familles et des chapitres mais l’ouvrage est ainsi richement illustré et associe pleinement les vivants aux générations disparues. Des tableaux agnatiques (porteurs du nom) agrémentent chaque chapitre et permettent aux lecteurs de retrouver la jonction avec une famille étudiée ou de suivre le lien d’ascendance et de parenté avec la famille Bayvet. Afin de mieux mettre en relief les illustrations de certaines familles nous avons donné en note de bas de page de nombreux éléments et anecdotes. Pour les faits plus marquants, des dossiers pédagogiques ou des dossiers publiés en annexe ont été élaborés. C’est ainsi que l’ouvrage sur la famille Bayvet permet de vérifier le dicton que nous descendons tous « d’un roi ou d’un pendu. » La famille Bayvet par ses diverses ramifications en Ile-de-France nous permet d’étudier les vignobles franciliens et le monde rural au XVIIIe siècle. Nous donnons également de nombreux éléments sur les premiers colons de l’île Bourbon (La Réunion) et nous confrontons aux archives les éléments du roman Paul & Virginie. Un travail important de dépouillement systématique des archives du CAOM (Centre des archives d’Outre-mer) a été réalisé à cette occasion et pour présenter des études inédites. Nous présentons également des éléments sur les liens familiaux entre divers combattants de la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique. Nous retrouvons ainsi La Pérouse et sa formidable expédition maritime. C’est ainsi que, le monde étant petit, j’ai beaucoup appris sur la famille de ma propre femme. A défaut de s’attirer, les contraires se retrouvent. Les descendants de partisans de la Révolution côtoient des royalistes naufragés à Quiberon ; des héritières d’émigrés ruinés épousent, souvent sans le savoir, les rejetons de familles d’origines modestes à l’ascension sociale favorisée par la Révolution. C’est ainsi qu’en élaborant cet ouvrage sur la famille Bayvet, j’ai pu, pièce après pièce, voir se constituer sous mes yeux le plus bel exemple du creuset français. Je souhaite que les lecteurs et curieux prennent autant de plaisir à parcourir ce livre que j’ai pu en avoir à rechercher les différents éléments pour le constituer. Je souhaite que chacun complète cet ouvrage pour les générations futures. 

  Ce livre fut la raison d'un procès lors duquel M. Bayvet, a souhaité se prévaloir de la qualité d'auteur, puis coauteur pour enfin renoncer à toute prétention. M. Michel Bayvet, éditeur suivant les contrats signés, a tenté de s'approprier mon travail à moindre coût par cette action en justice dont il a été débouté par le jugement du TGI de Paris en date du 15 février 2013. Pour ma part, j'ai a regretter qu'après 5 ans de travail, je fus privé du fruit de ce travail magnifique, de sa mise en valeur et pénalisé par les frais d'avocat et de justice.